A l'occasion de la deuxième année de présidence de Nicolas SARKOZY, j'étais hier matin l'invité de Frédérique Rivière sur RFI.
Je vous invite à découvrir ci après l'intégralité de mon interview.
Arnaud PONTUS
Votre invité ce matin Frédéric RIVIERE, vous recevez ce matin le maire de Levallois-Perret, député UMP des Hauts-de-Seine, Patrick BALKANY.
Frederic RIVIERE
Bonjour Patrick BALKANY.
Patrick BALKANY
Bonjour.
Frédéric RIVIERE
Il y aura deux ans demain jour pour jour que Nicolas SARKOZY a été élu à la présidence de la République. Vous êtes un proche parmi les proches depuis de très nombreuses années. Qu’est-ce qui vous vient spontanément à l’esprit pour qualifier ces deux années à la tête du pays ?
Patrick BALKANY
C’est l’impression que c’est un changement vraiment fondamental de présider un pays, jusqu’à présent le président voulait toujours rester sur l’Aventin et mettre en avant le gouvernement. Et puis quand il se passait quelque chose qui n’allait pas eh bien on changeait le gouvernement ou le Premier ministre. Non, aujourd’hui on a un président qui s’est fait élire sur un programme, qui assume son programme, qui réalise ses réformes et qui en bon Général est à la tête de ses troupes.
Frédéric RIVIERE
On a beaucoup dit effectivement, et vous le soulignez, que Nicolas SARKOZY est un hyper président. Il est vrai qu’il est toujours au premier plan, est-ce que vous croyez qu’il va pouvoir continuer à exercer un pouvoir aussi personnel, aussi centralisé jusqu’à la fin de son mandat ?
Patrick BALKANY
Ecoutez, je vais vous faire une confidence moi, avant les élections je lui ai dit : « si tu es élu tu devrais changer la constitution et passer à un régime présidentiel plus moderne où le président est vraiment engagé où il n’y a pas d’hiérarchie avec Matignon, le Premier ministre ». Et il m’a dit : « oui mais tu sais on a toujours besoin d’un fusible ». Et je lui ai dit : « il n’y aura jamais de fusible avec toi parce que je te connais depuis plus de 30 ans. Tu as toujours pris des responsabilités, tu mèneras toujours tes réformes toi-même et tu ne te cacheras jamais ni derrière le Premier ministre ni derrière un ministre », et c’est ce qui se passe actuellement, il mène ses réformes, il les assume.
Frédéric RIVIERE
Selon un sondage TNS SOFRES paru hier dans le quotidien gratuit METRO 65% des français se disent déçus par l’action de Nicolas SARKOZY depuis son élection et 63 % jugent le bilan de ses premières années de quinquennat plutôt négatif. Comment vous expliquez cette déception qui est quand même très largement majoritaire ?
Patrick BALKANY
Oui vous avez également un même sondage pendant le même week-end qui dit que s’il y avait un premier tour dimanche prochain eh bien …
Frédéric RIVIERE
Il ferait…à nouveau.
Patrick BALKANY
Il recueillerait exactement le même nombre de suffrages à un pour cent près qu’il y a deux ans. Ben parce que le français est railleur. Vous savez quand on demande à un français quel est le premier de ses défauts, dans les sondages il dit aussi qu’il est railleur.
Frédéric RIVIERE
Nicolas SARKOZY a été lu sur le thème du pouvoir d’achat avec son fameux slogan « travailler plus pour gagner plus ». Depuis la crise économique est arrivée et on n’en est pas sorti. La marge de manœuvre du gouvernement est aujourd’hui extrêmement étroite. Est-ce qu’il lui arrive, est-ce que vous ressentez chez lui parfois une sorte de frustration à ne pas pouvoir faire ce qu’il voulait comme il avait prévu de le faire ?
Patrick BALKANY
Je ne la ressens pas mais elle doit exister, c’est évident que personne ne pouvait prévoir une crise de cette ampleur, une crise mondiale. Moi j’ai vu la réactivité du président sur les différentes crises : la crise économique d’une part, sa réaction avec les banques françaises car permettre aux entreprises de continuer à avoir du crédit c’est continuer à faire marcher les entreprises donc continuer à avoir de l’emploi. Je l’ai vu aussi lorsqu’il était le président de l’Union européenne sur le plan international.
Frédéric RIVIERE
Nicolas SARKOZY avait annoncé sa volonté de refonder la relation entre la France et l’Afrique. Vous vous rendez vous-même assez régulièrement sur le continent africain, quel est votre rôle dans ce dispositif, dans cette politique que le président veut réinventer ?
Patrick BALKANY
Je n’ai pas de rôle particulier, j’ai des amis en Afrique depuis très longtemps. Je l’ai accompagné dans ses voyages en Afrique et je reçois…
Frédéric RIVIERE
Vous n’êtes jamais son missi dominici.
Patrick BALKANY
Je reçois régulièrement un certain nombre d’interlocuteurs, j’essaye d’être l’interface parfois entre le président et entre les présidents ou les gouvernements africains. J’essaye de les aider du mieux que je peux à se faire entendre, à se faire écouter par les Autorités françaises.
Frédéric RIVIERE
Et vous trouvez que la relation a changé ou qu’on est resté dans la traditionnelle France -Afrique.
Patrick BALKANY
Les choses évoluent, les choses évoluent bien, c’est-à-dire que le président et le Quai d’Orsay et Bernard KOUCHNER ont fait des efforts énormes pour que les Africains fassent en sorte que leurs richesses profitent à l’ensemble de la population et c’est un vrai travail.
Frédéric RIVIERE
Deux petites questions très rapides Patrick BALKANY, est-ce que l’exercice du pouvoir suprême a changé personnellement Nicolas SARKOZY ?
Patrick BALKANY
Absolument pas.
Frédéric RIVIERE
Il est resté le même avec ses proches.
Patrick BALKANY
Je vais vous dire non seulement il est resté le même mais il est peut être plus serein car effectivement avant d’être président eh bien il avait l’incertitude de l’être ou pas, et ce travail un peu frustrant parfois énervant, aujourd’hui il travaille dans la sérénité. Il sait où il va, il est tout à fait serein et moi à mon grand étonnement, malgré l’immense travail qu’il accomplit malgré le fait qu’il soit partout à la fois eh bien il ne cesse pas de passer des coups de fil, de vous témoigner son amitié comme il l’a toujours fait, voilà.
Frédéric RIVIERE
Sentez vous en lui la volonté de faire un nouveau mandat en 2012 ?
Patrick BALKANY
Je pense qu’il le fera et quelle que soit l’envie ou pas qu’il a. Il le fera parce qu’il aime la France, il aime les Français et il sait qu’on ne peut pas en cinq ans réformer, mettre tout en place. Il s’est donné par la constitution 10 ans pour le faire puisqu’il a limité à deux mandats le mandat des présidents. Je dois dire que personnellement ce n’est pas ce que j’aurais souhaité parce que je pense que quand on a un bon président eh bien il faut le garder. Mais il considère lui que 10 ans de travail intense c’est un maximum pour un président. Mais moi je pense que 10 ans pour un bon président c’est un minimum.
Frédéric RIVIERE
Merci Patrick BALKANY, bonne journée.