En ma qualité de Député membre de la Commission des Affaires étrangères, j'ai récemment été saisi par l'association Handicap international, engagée depuis de nombreuses années dans le combat contre les mines antipersonnel et les bombes à sous-munitions, qui a souhaité me faire part de ses inquiétudes quant à une possible remise en cause de la convention d'Oslo d'interdiction des armes à sous-munitions.
Entrée en vigueur le 1er août 2010, la convention d'Oslo constitue une grande victoire pour l'élimination de ces armes qui tuent principalement des civils et entravent le développement des pays affectés. En créant une norme juridique claire qui interdit toute utilisation, transfert, stockage et production d'armes à sous-munition, les 111 États signataires, dont la France, ont permis de faire sensiblement progresser le droit international humanitaire.
Cependant, certains États non parties à la Convention souhaitent aujourd'hui la création d'une norme juridique moins contraignante : le protocole VI de la convention sur certaines armes classiques (CCAC). Alors que la convention d'Oslo interdit l'utilisation de tous les types d'armes à sous-munitions, le projet actuel de protocole VI se cantonne à une interdiction des sous-munitions les plus anciennes, toutes les autres étant autorisées soit pendant une longue période de transition, soit indéfiniment.
Ainsi, Handicap International tout comme l'ensemble des associations qui luttent contre la prolifération et l'utilisation des ces armes à sous-munitions, craignent que ce protocole vienne légitimer leur utilisation tout en créant une situation inédite de droit international humanitaire : un nouveau protocole qui autoriserait ce que la Convention d'Oslo interdit.
Aussi, je me suis fait l'écho des inquiétudes de cette association en demandant à Monsieur Alain JUPPÉ, Ministre d'Etat, Ministre des Affaires étrangères et européennes, de me faire part de la position de la France à ce sujet.
Naturellement, je ne manquerai pas de vous faire part de la réponse qui me sera apportée.
Patrick BALKANY